Cet article est le dernier d’une série en 6 parties
- 1ère partie: Introduction
- 2ème partie: Le moteur du changement
- 3ème partie: Création très destructrice
- 4ème partie: La voiture autonome
- 5ème partie: Des sirènes et des plateformes
- 6ème partie: Conclusion
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Personne n’a de boule de cristal et tous les potentiels technologiques ne deviendront pas nécessairment réalité. Loin s’en faut. Il apparait toutefois inévitable que les évolutions technologiques des dernières années couplées à des nouveaux modèles économiques sont porteurs de disruptions mettant en péril l’économie telle que nous la connaissons.
Cette semaine, je lisais un court article essayant d’expliquer pourquoi l’accélération de la technologie allait simplement tuer les grandes entreprises et mettre à mal les gouvernements à cause de leur incapacité à réagir rapidement. La flexibilité deviendrait le caractère central de la survie d’une organisation pavant ainsi la voie à une hégémonie des petites entreprises et des petits pays.
Mais comme le soulignait Jonathan Brun, l’économie a besoin d’une certaine inertie pour fonctionner. Jaron Lanier parle lui de volant d’inertie (flywheel) ce qui recouvre la même idée: en étant trop lean, on devient vulnérable. La question n’est pas de faire une apologie inconditionnelle des Microsoft, des Google et des gouvernements disproportionnés. Il faut juste être conscient du rôle que jouent ces entreprises et les gouvernements dans le fonctionnement de l’économie.
Si certaines problèmatiques peuvent être traitées individuellement, comme par exemple une réglementation équitable d’AirBnb ou Uber face aux industries de l’hotellerie et du taxi, l’ensemble de la question mérite une réflexion plus grande alliant économie, sociologie et philosophie d’une manière qui puisse être reprise par le politique. Inutile de dire que nous en sommes très loin.
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Il est fascinant de voir un tsunami se produire. Il n’y a pas si longtemps, quand on parlait tsunami, on imaginait un mur d’eau, une déferlante de 20 mètres de haut s’abattant de toute sa rage sur de frèles constructions humaines. Malheureusement pour nous, nous avons eu l’occasion de voir des images de tsunami trop souvent dans les dernières années. Nulle déferlante. Nulle rage. C’est plutôt une onde molle, impersonnelle. Au début, vu de loin, ça ressemble à quelques flots indécis sortis de leur lit par erreur. Jusqu’à ce que ça se transforme en torrents qui emportent tout.
C’est l’impression que me donnent les changements technologiques et économiques en cours. Vu de loin, ça n’est pas très impressionnant. Le potentiel de destruction ne semble pas si incroyable. Et pourtant.
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Que c’est une chose agréable
D’être sur le bord de la mer,
Quand elle vient à se calmer
Après quelque orage effroyable
Et que les chevelus tritons,
Hauts sur les vagues secouées,
Frappent les airs d’étranges tons
Avec leurs trompes enrouées,
Dont l’éclat rend respectueux
Les vents les plus impétueux!Théophile de Viau, Le plaisir d'être au bord de la mer